Tous les livres critiqués sous: Roman

genre littéraire romanesque

Laura Kasischke, Les Revenants

Les revenants

Jeunes filles et garçons, professeurs évoluent sur le campus de Honors College, microcosme universitaire américain. Craig, Perry, Nicole et Mira Polson ou Shelly Lockes. Un petit monde qui n’est plus le même depuis l’accident de voiture où la jolie Nicole Werner a trouvé la mort. Craig était au volant et revient à la rentrée scolaire. Il ne se souvient plus de rien. Reviennent alors les souvenirs, des interrogations, les défunts… Une façon surprenante de découvrir la vérité.

Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit

Rien ne s’oppose à la nuit

C’est le récit d’une vie terrible, celle de Lucille, la mère de Delphine de VIGAN. C’est l’histoire tragique d’une famille de 9 enfants, où se succèdent les accidents, des suicides, un viol : on ne sort pas indemne de telles origines. C’est aussi l’histoire de l’auteur qui s’écrit ici par personne interposée. Un roman familial donc, c’est toujours intéressant.

Stéphanie Polack, Comme un frère

Comme un frère

Une femme remonte le temps pour retrouver en 1954 les traces de Jacques Fesch, son grand-oncle mort guillotiné. Jeune homme de 24 ans, il a provoqué la mort d’un policier à la suite d’un casse raté. En prison, le condamné se convertit et meurt en saint aux yeux de l’Église… Parfois brouillon, toujours sincère, l’auteur nous interpelle. On veut croire avec elle que le condamné échappera à la mort tragique.

Emmanuelle Pol, L'atelier de la chair

L’atelier de la chair

Une femme de 40 ans, mariée, mère de famille, est attirée par des hommes plus âgés. Elle recherche, elle trouve un vieux professeur de 70 ans en fréquentant une académie de dessin. Elle devient sa maîtresse. C’est Pygmalion inversé!
La morale est allègrement bafouée dans ce petit livre polisson, écrit avec un grand soin d’impertinence.

Joyce Carol Oates, J'ai réussi à rester en vie

J’ai réussi à rester en vie

En février 2008, Joyce Carol OATES perd subitement son mari Ray Smith des suites d’une pneumonie. En août de la même année, l’auteur américain passe pour la première fois une nuit de sommeil. Entretemps, elle a tout connu : l’hébétude, une souffrance indicible, les idées de suicide, … Terrible récit que ce livre qui apparaît comme un véritable manuel de survie pour veuve éplorée, où l’on découvre un auteur proche de nous.

Dinaw Mengestu, Ce que l'on peut lire dans l'air

Ce que l’on peut lire dans l’air

Jonas, jeune adulte établi aux États-Unis, raconte l’histoire de ses parents qui ont fui l’Éthiopie. Il revient sur les pas de ses parents, dans leur pays d’origine, pour reconstituer l’histoire de sa famille. C’est l’occasion de mettre en lumière des parts d’ombre, des zones cachées. Roman des origines, on retrouve là l’origine du roman : un roman familial.

Siri Hustvedt, Un été sans les hommes

Un été sans les hommes

Mia, poétesse de 55 ans, quitte son mari volage après un mariage de longue date. C’est le moment d’une pause. Le mari trompeur entretient une aventure. Notre héroïne s’éloigne de Brooklyn et se réfugie dans une petite maison du Minnesota, près de sa mère qui réside dans une maison de repos. Comité de lecture, atelier d’écriture, c’est toute la question de la littérature qui se pose pour la narratrice en ces temps de reconstruction.

Laurence Tardieu, La confusion des peines

La confusion des peines

La jeune romancière écrit un bref récit, sorte de lettre adressée à son père. Elle se focalise sur cette année 2000, où elle a vu mourir sa mère d’une maladie grave et emprisonner son père pour des faits de corruption. Passé le moment de la stupéfaction, l’auteur prend la parole et brise le silence des famille. Elle écrit là un livre très touchant.

Limonov

Truculent, picaresque. Tel est le récit de la vie du terrible Limonov. Emmanuel CARRERE fait de ce poète, romancier, chef de guerre… un personnage haut en couleurs. Il devient une sorte de Barry Lindon de l’époque soviétique, faussaire de génie, dont nous suivons les traces partout dans le monde. C’est enlevé, déroutant, excessif, terriblement slave. On ne s’ennuie pas un seul instant.

Brigitte Giraud, Pas d'inquiétude

Pas d’inquiétude

D’inquiétude, il est beaucoup question dans la famille du jeune Mehdi, gravement malade. Tout l’équilibre familial est rompu, plus rien n’est comme avant. C’est l’occasion pour un père de se poser toutes les questions concernant son ménage, son travail, voire son existence même. Ses interrogations sont les nôtres tout au long de ce récit.

Delphine de Vigan, Les Heures souterraines

Les heures souterraines

Un homme et une femme. Thibault est médecin de garde, il vient de quitter une femme qui ne l’aime pas. Mathilde est veuve et souffre de harcèlement moral sur son lieu de travail. Deux êtres en souffrance faits pour se rencontrer, peut-être.
Roman duel, qui traite bien plus que du seul thème du harcèlement au travail, mais aussi de la figure étrange de l’amputation.

Jean-Paul Dubois, Le cas Sneijder

Le cas Sneijder

Paul Sneijder est un miraculé. Il a survécu à un terrible accident d’ascenseur en janvier 2011 à Montréal. Sa fille adorée, Marie, est décédée. Depuis lors, plus rien n’est comme avant. Le survivant traverse l’existence avec un sentiment d’étrangeté, en côtoyant des individus incongrus.
C’est une terrible descente aux enfers dans un petit univers familial détestable… Brrr, quel cas ce Dubois!

Herve Le Tellier, Electrico W

Eléctro W

Vincent Balmer écrit le roman de ces neuf jours passés avec Antonio à Lisbonne. Il est journaliste, il est photographe. Ils suivent en 1985 pour le compte d’un journal français le procès Pinheiro. C’est l’occasion de parler un peu de l’accusé, Pinheiro, et beaucoup des femmes. Marivaux, dans les jeux de l’amour et du hasard, au Portugal…

Laurence Cossé, Les Amandes amères

Les amandes amères

Edith apprend à lire à Fadila, analphabète âgée de plus de 60 ans. Durant ce difficile apprentissage, une relation se développe entre deux femmes que tout oppose : l’âge, la langue, les origines, le milieu. Nous découvrons dans ce récit sensible la difficulté d’être illettré, alors que nous vivons dans un monde de signes.