Tous les livres critiqués sous: Chronique

Jonas GARDELL, N'essuie jamais de larmes sans gants

N’essuie jamais de larmes sans gants

Amour, maladie et mort : les trois chapitres de ce roman démontrent l’équation valable pour les homosexuels dans les années 1980 en Suède.
Nous suivons ici la destinée d’un groupe d’amis habitant Stockholm, avec Rasmus et Benjamin qui forment un couple central. Les deux jeunes hommes évoluent, depuis leur enfance dans un milieu familial et provincial rigide, jusqu’à leur vie commune dans la capitale suédoise, les épisodes tragiques qui marquent l’existence des homosexuels en 1980 : la maladie ou la mort, qui les frappent presque sans exception.

François BEGAUDEAU, Entre les murs

Entre les murs

Un jeune professeur de français enseigne au Collège Mozart, dans une zone d’éducation prioritaire à Paris. Il entame l’année scolaire avec une classe de quatrième, et nous commençons de lire ce récit “intra muros”.
Enfermement dans le monde de l’école: élèves et profs s’opposent dans la classe, en conseil de discipline… à force de langage et dans une chorégraphie bien précise où le corps professoral a le dernier mot. Terrible huis-clos dont il n’y a pas ou presque moyen de s’en sortir!

Olivier Adam, Peine perdue

Peine perdue

Un roman social, une grande fresque qui comprend plus de vingt personnages. Chaque chapitre est le portrait d’une personne qu’on voit resurgir au fil des pages. Tout se passe en bord de mer, à la côte d’Azur en hiver, durant un peu plus d’une semaine. Au centre de l’histoire se trouve Antoine. Des hommes et des femmes s’agitent autour de lui. Tout un petit monde à l’image de notre monde.

Tieri BRIET, Fixer le ciel au mur

Fixer le ciel au mur

Un père écrit à sa fille. Léan, 17 ans, est anorexique. Elle entre en août dans une maison de soins psychiatriques. Elle veut profiter de ces vacances pour reprendre des forces avant la rentrée scolaire, laisser ses ombres derrière elle et… peut-être guérir. Le père doit rompre avec son enfant, afin de garantir ses chances de guérison. Alors, désemparé, le père écrit à son enfant, de longues lettres.

Margaret Drabble, Un bébé d'or pur

Un bébé d’or pur

Jess donne naissance à un bébé d’or pur, un bébé heureux qui sourit aux inconnus. L’enfant est né comme cela, à Londres, dans les années ’60. Certains parlent d’innocence, d’autres de déficience mentale, tous de différence.
Une voisine et amie raconte l’histoire de Jess et de sa fille. Elle dresse le portrait d’un couple mère-fille, établit le panorama de la politique menée en matière de santé mentale où Jess nous sert de guide.

Laura Alcoba, Le bleu des abeilles

Le bleu des abeilles

Un vrai bijou, une petite merveille. Laura ALCOBA raconte quelques années d’enfance, et c’est passionnant. Ce livre nous fait vivre le quotidien d’une enfant de neuf ans en 1979 réfugiée dans la banlieue parisienne. La jeune fille fuit la dictature en Argentine et rejoint sa mère. L’auteur nous raconte la vie quotidienne d’une enfant avec les yeux à hauteur de l’enfance. C’est drôle, émouvant, très réussi, et on regrette le faible nombre de pages : Quoi, c’est déjà fini!

Annie Ernaux, L'Atelier noir

L’atelier noir

Annie ERNAUX écrit sur l’écriture. Ou plutôt, elle nous donne à lire son journal d’écriture. Elle nous livre la chronique disparate de son travail d’écrivaine. Au fil de la publication de ses différents ouvrages, de 1982 à 2007, nous découvrons son lent et difficile travail d’écriture. C’est presque illisible, rempli d’abréviations, telles les formules ésotériques d’une alchimiste retirée dans son atelier. Tout cela n’a presque de signification que pour elle-même. Et pourtant c’est passionnant, parce qu’elle révèle au grand jour comment elle transforme le plomb en or…

Jean-Michel Guenassia, La vie rêvée d'Ernesto G.

La vie rêvée d’Ernesto G.

Cent ans de l’existence de Joseph Kaplan, médecin tchèque qui traverse les ans et les difficultés depuis 1910, en France, en Algérie ou en Tchécoslovaquie. On parcourt avec le héros le vingtième siècle jusqu’à nos jours : l’invasion nazie, la persécution des Juifs, le printemps de Prague et la domination soviétique. On découvre avec intérêt une fresque historique ample dans ce roman volumineux dont GUENASSIA a le secret.

Amos Oz, Scènes de vie villageoise

Scènes de vie villageoise

Huit nouvelles dont l’histoire se déroule à Tel-Ilan, le plus beau village d’Israël. Les personnages se croisent, les récits s’entremêlent délicatement pour former un ensemble fort, un recueil lumineux, un livre profondément humain. Les personnages sous la plume de ce magicien d’Oz sont faits de chair, la vie est là, décrite sous nos yeux en peu de mots, bien réelle, faite de solitude et de ce petit bout d’étrangeté.

Amos Oz, Entre amis

Entre amis

Huit nouvelles forment un véritable roman choral. Les histoires sont ici la chronique douce et amère de la vie dans un kibboutz en Israël. Ces récits entretiennent, et c’est tout l’art d’Amos OZ, des liens ténus, des personnages communs, pour former un ensemble cohérent, un tableau terriblement humain.

Tom Lanoye, Les boîtes en carton

Les boîtes en carton

Ces boîtes en carton sont les symboles qui jalonnent pendant près de 10 ans l’existence de l’auteur dans le pays de Waas. Tom Lanoye ouvre ces boîtes sous nos yeux pour dévoiler les souvenirs de jeunesse: son milieu familial, les voyages organisés par la mutualité, les années de collège, et cet amour dévorant pour un jeune condisciple. C’est souvent truculent, toujours sympathique, extrêmement savoureux. De petites boîtes à trésors.

Francis Dannemark, La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis

La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis

Francis Dannemark à l’école du bonheur! Dans son roman le plus long, il nous présente l’histoire de Max et de quelques amies qui se réunissent pour assister à quelques séances d’un ciné-club privé. Tout le monde se rencontre régulièrement pour regarder l’un ou l’autre classiques du cinéma. Jean-François, Sarah, Muriel et les autres… C’est l’occasion de parler de la vie de tous les jours, des amours, des emmerdes. Ensemble, c’est tout.

Santiago H. Amigorena, 1978

1978

Chronique douce-amère d’une année scolaire. Un étudiant étranger de 16 ans, réfugié politique, débarque en classe de première. Un condisciple raconte cette arrivée et son incorporation dans la bande d’amis : Thierry, Pierre ou Jean-François. Ce livre est le récit d’une amitié dont seule est capable l’adolescence.