Un livre sans sujet particulier, pas de photo de paysage ou de portraits de famille, mais des photographies prises pour le plaisir, en elles-mêmes, au hasard de déplacements dans la ville de Paris. Des images arrêtés, des coups d’arrêt dans le cours de l’existence.
Graphisme et humanisme
Depardon photographie Paris en noir et blanc, de 1977 à 2003, au gré de trajets dans la capitale, plus que jamais ville-lumière qui sort de l’ombre. Tout est matière à la photographie:
- les paysages urbains et ses composantes
- les passants, figurants anonymes qui sont des êtres humains, des éléments mouvants figés dans l’instant
- des panneaux, enseignes, publicités d’un décor urbain
- les lignes, poteaux, feux, passages cloutés qui scandent l’espace.
Les tirages sont parfaits, en un noir et blanc fort contrasté, où l’absence de couleurs laisse la place belle aux cadrages rigoureux, montrant un graphisme étonnant. Parallèles, trouées de lumière où apparaît le sujet, un homme ou une femme, révélant un bel humanisme.
Photographier la vie
Des photos de Paris, dont le sujet principal n’est pas la capitale française, mais bien la vie qui s’y déroule, au jour le jour, révélée sous nos yeux. Photographier la vie, tel est le précepte de Raymond Depardon, à l’égal du recueil “Écrire la vie” d’Annie Ernaux, l’écrivaine.
“Facile à dire, facile à faire. Tout le monde peut le faire. Il suffit de photographier la vie”