Paul Auster écrit ces chroniques au soir de sa vie. A 63 ans, l’auteur jette un regard appuyé sur son passé. Il utilise la deuxième personne du singulier pour se raconter l’histoire de sa vie, de manière éclatée.

Les listes de sa vie

Différents points de vue se se succèdent pour narrer plusieurs épisodes de son existence.

• l’inventaire de ses cicatrices, ces marques de vie, “des lettres d’un alphabet secret qui raconte l’histoire de la personne” qu’il est (p. 13). Transparaît aussi la blessure originelle d’un “individu imparfait et blessé, un homme qui porte en lui une blessure depuis le tout début” (p. 23);
• la liste des filles, femmes aimées, compagnes, pour terminer par Siri Hustved, son épouse;
• l’énumération de ses affections physiques, troubles physiologiques qui le frappent lorsqu’il se trouve à une croisée de chemins, à un moment important de sa vie: mononucléose, gastrite, crise de panique… : le corps reprend soudainement le pas sur l’esprit
• les différents lieux ou habitations où il a résidé, depuis la maison qui l’a vu naître jusqu’à l’appartement qu’il occupe aujourd’hui avec sa femme.
• les branches d’une généalogie familiale.

L’histoire d’un homme

A chaque fois, c’est l’occasion de raconter sous un certain angle l’histoire d’une vie, des faits marquants ou des petits riens de l’existence, des êtres importants qui font de l’auteur un être complexe. C’est la description par le menu d’une vie de romancier. C’est le portrait d’un écrivain qui est avant tout un homme parmi les hommes, qui les vaut tous et que vaut n’importe qui, pour reprendre une formule célèbre.Un individu de 63 ans à l’entame du reste de sa vie : l’hiver de sa vie. C’est parfois désabusé, sombre, mais toujours sincère et fort attachant. Brillant.

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