Elle, poétesse en vogue dans les années ’80, égérie de la scène rock new-yorkaise. Lui, artiste peintre puis photographe, homosexuel, visionnaire flamboyant. Patti SMITH rencontre Robert MAPPLETHORPE durant l’été 1967. Ils formeront le couple le plus improbable, pourtant unis par un lien fort, jusqu’aux premières heures du succès rencontré par l’une et l’autre après 1973. Et par delà la mort…
Les moments difficiles, les heures merveilleuses
Ensemble, ils auront tout vécu, les moments les plus difficiles :
- l’installation à New-York
- les ennuis financiers
- les petits boulots pour elle
- la prostitution pour lui.
Mais ils connaîtront aussi les heures merveilleuses:
- les débuts artistiques de Robert
- ses premières photographies
- la poésie pour Patti
- ses premiers pas sur la scène rock.
Ensemble, ils vivront dans la précarité. Séparément, ils connaîtront le succès. Mais un lien indéfectible restera, jusqu’au décès de Robert en raison du sida en 1987, à 41 ans.
Patti SMITH rend hommage à l’homme qui a partagé sa vie durant les années de formation.
Les enfants terribles
C’est l’histoire d’un couple de deux artistes nés pour “voir ce que les autres ne peuvent voir” (p.23), pour guérir l’âme – alors qu’ils n’ont pu eux-mêmes être guéris (p.44). C’est aussi la peinture de New-York dans les années 70-80, faites de drogue, sexe, performances. On côtoie Andy Warhol, Sam Sheppard, Bob Dylan, …On voit poindre la malédiction du sida.
C’est le “journal d’une amitié”, le portrait de deux enfants terribles qui affrontent les difficultés ensemble, grâce à une rare connivence. Leur amour-amitié était “un refuge contre tout le reste” (p.278).
Restent pour traces de cette relation unique les photos de Robert MAPPLETHORPE qui couvrent les disques de Patti SMITH. Rappelons-nous, chaque album de la chanteuse a pour pochette des photographies superbes qui parlent pour eux à l’unisson. Superbes, forcément superbes.
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Patti SMITH, Just kids, ed. Denoël, 2010, 327 p.