Naomi est une femme âgée sans domicile fixe qui, tous les jours, parcourt la route principale à Haifa. Elle ne se console pas de la mort de son fils, Amos, lors d’un accident de moto. Tamar est une jeune femme qui souffre encore de la disparition inexpliquée de sa jeune sœur. Elle perd son emploi, intriguée par cette vieille femme qui marche sans cesse et sans raison. Sacha est une belle jeune secrétaire de 26 ans, amoureuse de son patron. Elle se débat difficilement avec la succession notariale de son père décédé, aux côtés de sa sœur fantasque.
Un homme pour point commun
Ces trois personnes, que tout sépare au départ, vont connaître un destin croisé, car quelque chose relie les personnages deux par deux . Tamar et Naomi ont Amos pour agent de liaison; Naomi et Sacha voient leur chemin se croiser par le biais de Igui, l’employeur de Sacha et ancien ami de Amos.
Kaléidoscope
Chacune de ces trois femmes raconte ce qui se déroule à l’instant sous nos yeux. Les points de vue se succèdent pour narrer de manière éclatée une histoire qui se dévoile peu à peu, petit bout par petit bout, avec un dénouement inattendu en fin de récit. C’est un roman choral: chaque personnage interprète sa partition sans se soucier de ses comparses et compose sans le savoir une histoire commune. Seuls nous lecteur avons une vie d’ensemble, ainsi que le souhaite l’auteur. Le procédé est habile, même si la succession rapide de courtes saynètes peut lasser à la longue. La narration kaléidoscopique soutient l’intrigue, avec un bonheur romanesque certain.
Étonnante conclusion
C’est simple, léger, bien fait. Et une surprise vient tout bousculer à la fin, car la personne in fine la plus sensée est celle que l’on attendait pas, en la figure étonnante de Marina, la grande sœur déjantée de Sarah, star locale du porno, qui dénoue une crise avec lucidité. Chacun peut alors poursuivre sa destinée…