Une femme assiste sur le quai du métro au suicide d’un vieil homme. Avant de se jeter sous les roues de la rame, l’homme adresse à la femme un sourire énigmatique. Ce drame dont elle est témoin active, bouleverse la femme. Elle déambule par la suite dans Paris, des jours et des nuits. Son état l’empêche de rejoindre son amant à l’hôtel des Embruns, sur la côte nantaise.

Marcher au hasard

Ce drame humain extrême laisse l’héroïne désemparée. Nous suivons les pérégrinations de cette femme déboussolée, empruntant un itinéraire de hasard, s’enfonçant “dans la ville comme dans une terre inconnue” (p. 13).

“Je me noyais dans des rues désertes” (p. 14)

Elle divague, fait des rencontres, se souvient. Elle observe d’une façon nouvelle la vie, les gens, la ville environnante. Elle jette en arrière un regard sur sa relation avec l’homme qu’elle doit rejoindre à Nantes. Plus rien n’est comme avant.L’accident a provoqué une onde de choc, dont les remous se propagent loin à la surface des choses, tel des ronds dans l’eau qui se dispersent avec un effet retard. La peine est profonde. La femme repense au conducteur de métro qui, après l’accident, était sorti précipitamment de la voiture:

“Les sanglots du conducteur de la rame se faufilaient dans la rumeur de la ville” (p.15)

Écouter la pluie

C’est une errance difficile à laquelle nous assistons, en cette fin d’été à Paris. Ce parcours urbain comprend différentes étapes. Il s’apparente à un calvaire, dont on compte les stations. Le but in fine est aléatoire: une paix possible, retrouvée. Des personnes (une amie, un ivrogne, des passants) jalonnent cette itinérance. Elle échange des propos inédits avec ces individus tous à l’écoute de la pluie, cette pluie intérieure.

Voir le sourire

Avant de mourir, le vieil homme a adressé à la femme un sourire. Quel que tragique ait été cet événement, il faut voir le sourire. Le voir, et puis le garder.

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