Erika, Laura et Molly ont un même père, mais trois mères différentes. Durant l’hiver 2005, elles partent pour retrouver leur père qui vit seul dans une petite maison sur l’île de Hammarsö en Suède. C’est là que les trois soeurs ont vécu ensemble, durant les étés dans les années 1970, alors que durant le reste de l’année, elles vivaient avec leur mère.
La chaleur de l’été
Durant le voyage qui mène Erika, Laura ou Molly vers l’île de Hammarsö, elles se rappellent les étés passés. Alors enfants, puis adolescentes, elles se sont côtoyées, ont vécu les événements liés à l’enfance, dans la langueur de chaque été, la chaleur et la nature.
“Chaque soeur dans sa chambre respective, dans son lit respectif. Il ne faisait jamais complètement noir en été. Au mois d’août peut-être. Mais en juin et en juillet, il ne faisait lamais complètement noir. Pas à Hammarsö en’ tout cas. Le spectacle de Hammarsö marquait le passage de juillet à août, de l’été à l’automne, de la lumière à l’obscurité. Après le spectacle de Hammarsö c’était fini. Il restait encore trois semaines de vacances d’été. mais, d’une certaine façon, les vacances étaient déjà finies.” (p.117)
Erika laisse son mari et ses deux enfants pour rendre visite à son père, et c’est un retour sur elle-même qui la mène. Laura quitte momentanément le collège où elle enseigne; Molly délaisse son emploi de régisseuse de théâtre pour se joindre à ses soeurs. Chacune part avec le désir de se souvenir ou l’envie de tout oublier. Pour Erika surtout, le passé sur l’île fait resurgir Marion, compagne de jeu parfois perverse, ou Ragnar, jeune garçon malingre, amoureux, qui perdra la vie au cours de l’été 1979.
Retour vers l’enfance
A l’opposé du voyage initiatique, c’est un trajet fait à l’envers, un retour vers le passé, auquel les trois soeurs ne peuvent pas résister. Les souvenirs d’été reviennent peu à peu, les moments anciens s’assemblent pour former un tableau contrasté de l’enfance. Un épisode tragique entache les jours heureux sur la petite île idyllique.Auparavant, l’auteur a le talent pour traduire à merveille la chaleur en été, les troubles de la chair, les jeux sombres éloignés de l’innocence enfantine. La nature scandinave resplendit dans ce paysage insulaire idyllique, un éden troublé par la violence si peu contenue de la jeunesse.