Edith est traductrice de littérature anglaise. Elle travaille à la maison où Fadila vient faire le ménage une fois par semaine. Edith entend apprendre à lire et écrire Fadila.
Lire et écrire
Commence alors un difficile apprentissage pour cette femme âgée de 64 ans et d’origine marocaine, qui vit dans la précarité. Débute aussi une relation nouvelle entre la femme cultivée et une ouvrière qui n’a pas été gâtée par l’existence. Femme battue, mariée, aujourd’hui vivant seule, Fadila entretient des liens parfois tendus avec ses enfants comme elle établis en France. Traditions, coutumes et modernité se bousculent dans l’esprit de cette femme en prise avec un monde dont elle ne comprend pas les signes.On est sensible au drame que vit cette personne illettrée, aux efforts surhumains qu’elle fournit pour déchiffrer la langue écrite. Le désarroi d’Edith nous est proche, lorsqu’elle connaît les difficultés dans son enseignement. Elle essaie, reprend, corrige, hésite dans sa méthode ou la façon de s’y prendre : méthode globale ou syllabique?
Apprendre à connaître l’apprenant
Lire et écrire ne font qu’un, comme écouter et parler, indissociables pratiques d’un même activité langagière.
“Edith doit mal s’y prendre. Elle ne trouve pas comment faire jouer la clé. Une vieille scie de pédagogues lui revient à l’esprit: “Pour apprendre à lire à Jules il faut commencer par connaître Jules“.
Commence aussi un rapport entre deux femmes que tout différencie : la culture, les origines, le milieu ou l’âge et les traditions. Et pourtant, un lien se crée et donne toute la valeur à ce livre humaniste, même si, en lisant la fin tragique, nous goûtons le goût amer des amandes…—–