Une jeune fille, Mina, 17 ans, est laissée à elle-même. Elle a perdu sa mère, alcoolique; elle est recueillie par sa tante qui l’éduque sans amour. Durant sa scolarité, elle rencontre Alice, adolescente fortunée mais malheureuse. Une amitié forte se noue entre les deux jeunes femmes unies dans le malheur, jusqu’à une mort prochaine…D’un pont qui enjambe une ligne de chemin de fer, elles décident de se donner la mort. L’une saute, l’autre pas…S’ensuit pour Mina une vie d’errance dans la ville, faites de rencontres de hasard qui la conduisent chez la mère de son ancienne amie infortunée, où elle travaille comme servante. Elle recherche alors dans des moments de vive acuité un sens à sa vie et à la mort de son amie, au plus près de ce double d’elle-même décédée, alors qu’elle est restée en vie.Un petit roman simple dont le fin survient trop tôt. Une chute brutale qui survient et laisse le lecteur avec l’envie d’en savoir davantage. Est-ce le signe d’un livre qui nous a passionné sans que l’on s’en rende compte?L’histoire qui nous est racontée n’est pas sans profondeur, allégée par un propos simple. On se rappelle la sentence placée en exergue:
“Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre.”(Albert CAMUS, L’envers et l’endroit)
Ces deux extrêmes sont ici réunis en un seul et même être désemparé face au devoir d’exister.—-Valérie TONG CUONG, L’ardoise magique, éd. Stock, Paris, 2010, 172 p.