Jean-François, Sarah, Muriel et les autres…
A Bruxelles, Max est psychologue de formation. Veuf, célibataire désabusé, il travaille à des études scientifiques. La grande maison qu’il occupe est le lieu de rencontre d’une petite dizaine de personnes qui se réunissent pour l’amour du cinéma. Des femmes surtout, avec Jean-François en maître de cérémonie, sous l’égide de Max, maître des lieux. Tout le monde aime les comédies romantiques, Hollywood; chacun partage ses soucis et les solutions aux problèmes des autres. Ensemble, c’est tout.
Les choses de la vie
C’est le roman des petits bonheurs entre amis. Une tasse de thé, un bon repas, un vieux film, un poème… tout est propice à se féliciter des choses de la vie. C’est la littérature à l’égal des comédies romantiques, des chroniques douces-amères, des heurs et malheurs du quotidien.
“Pendant que Léa expliquait à Sarah pourquoi son stage dans une agence graphique anglaise était vraiment passionnant, Max la regardait et il sentit un grand bien-être l’envahir.” (p. 142)
Nous aussi ressentons un bien-être à la lecture de ce livre, en découvrant dans ses pages une foi dans l’homme – la solution est dans les personnes, “dans les liens que l’on crée avec elles” (p. 183). On y trouve un art de vivre, une profession de foi amicale, un véritable art poétique du quotidien.
“Il songea à ce qu’un vieux libraire lui avait un jour expliqué: la poésie, ce sont des répétitions – des mots qui reviennent, des sons – et quelques variations; une vie poétique, c’est la même chose : des rites, des habitudes, des gens et des saisons qui reviennent, avec quelques variations, bien sûr, et des surprises…” (p. 134)
Recueil de haïkus pour cinéphiles
Ce livre est un recueil de petites histoires délicieuses, de petits récits dans le récit, des bouts de poésie, des vraies perles. Des références foisonnent : des films bien sûr, mais aussi des livres, des chansons. Le goût de l’auteur est sûr: des classiques réalisés par Billy Wilder ou Claude Sautet; la musique de Chet Baker ou de Bill Evans; les chansons de Tracey Thorn… Une vraie bande originale qu’on entend au fil des pages et qui accompagne une écriture romanesque très cinématographique. De quoi se faire un bon film…
Il faut aimer le cinéma des Truffaut ou Blake Edwards pour apprécier le roman de Dannemark. Nous, on aime!