Un homme. Antonio, maçon, marié à Anne-Marie, un fils Kevin.
Une femme. Mademoiselle Chambon, Véronique, institutrice de Kevin, vit seule. Petite, fine, pâle.
Un cadre, le village de Montmirail dans la Marne, 8.000 habitants, paisible.
Une saison. C’est l’hiver, il fait froid. Mais Antonio rencontre Mademoiselle Chambon lors d’une réunion de parents à l’école. Quelque chose se passe. Il pense à elle désormais, elle pense à lui. Une nouvelle façon d’être au monde se révèle à chacun d’eux.
Unité de lieu et de temps
Il se présente de plus en plus souvent à l’école pour déposer ou rechercher son fils; elle l’invite à réaliser des travaux d’aménagement dans son appartement…
Tout rapproche deux êtres, et tout les sépare aussitôt, dans un terrible suspens, à l’image de ce printemps “gorgé de fraîcheur, de frémissements invisibles, de promesses chuchotées”, de malheurs avec peine écartés.
Tragédie moderne
Tout paraît impossible et est pourtant inéluctable. Tout se dénoue néanmoins, dans la réalité. En été, l’école est finie, commencent les vacances. Dans un tragique chassé-croisé, il part, elle reste. A la rentrée, il revient, elle a fui.
S’il y a tragédie, c’est évidemment parce qu’il y a une grande histoire d’amour entre deux êtres, liés l’un à l’autre par toutes les fibres de leur âme, donc inséparables, et qui pourtant ne peuvent s’unir.
Un petit cinéma familier
Un petit livre dense proche d’une véritable tragédie grecque. Un grand roman rédigé par un auteur poète du quotidien. On pense au cinéma de Francois TRUFFAUT, aux films de Cl. SAUTET. Eric HOLDER est en écriture leur égal.