L’auteur fait le portrait de son père adoptif à la suite de son décès par suicide. C’est une vraie reconnaissance de dette d’un fils adopté à son père, l’hommage rendu à un homme bon qui avait sa part d’ombre. Par quel mystère est-il parti ainsi, de mort violente? Éric FOTTORINO nous dit comment, un possible pourquoi et fait la description d’un père désiré.
Il est d’autant mieux devenu mon père que, de toutes mes forces et de toutes mes peurs, j’ai voulu devenir son fils.” (p.49)
L’homme qui parlait avec ses mains
L’homme était kinésithérapeute reconnu dans le voisinage, pour ses qualités professionnelles et humaines. Travailleur “manuel”, il faisait des miracles de ses mains appliqués sur le corps de ses patients. Homme à la voix douce, mais de peu de paroles, que son fils ici honore à titre posthume.
“Tu m’aimais tout bas, sans effusion, commeon murmure pour ne pas troubler l’ordre des choses. Tu m’aimais tout bas, sans me le dire, sans éprouver le besoin d’élever la voix.” (p.90)
Une reconnaissance de dettes
L’auteur est devenu journaliste au journal “Le Monde”, romancier aussi, cycliste amateur. Il est devenu homme de lettres, sans qu’entre lui et son père ne s’échangent plus de mots qu’il n’en faut. Le père est mort à la retraite, endetté, physiquement diminué. Ce livre est l’occasion post mortem de reconnaître une dette incompressible, celle d’un fils adopté à cet être cher parti si vite.Un bel hommage sensible, un au-revoir poignant.—–