Deux soeurs, Emily et Sarah Grines, mènent leur existence faite de heurts et malheurs depuis les années ’30 près de New York. Elles connaîtront un destin contrasté, mais peu réjouissant.Leur mère fantasque assure leur éducation après le départ de leur père.  Il mourra jeune, elle décèdera dans un hôpital psychiatrique. La vie ne fait pas de cadeau chez Richard YATES.

Sarah

La vie promet à la seule Sarah une destinée heureuse :  une relation privilégiée avec son père, un mariage réussi avec Tony, la naissance de trois garçons au sein d’une grande demeure familiale, les Hautes Haies. Quelle prestance, aux côtés de son mari alors jeune fiancé, lors de l’Easter Parade! une photographie en témoigne.

Emily

Emily peine à évoluer dans l’existence. Des hommes se succèdent à ses bras, sans qu’aucun ne s’attache : Lars, Andrew, Jack, Ted ou Howard. Elles enchaîne les différents postes de travail, comme bibliothécaire, journaliste ou publiciste.Et pourtant, le plus grand malheur ne frappe pas là où on le croit. Sarah, à qui tout semble réussir, voit son ménage partir à vau-l’eau. Son mari la bat, elle devient alcoolique et meurt dans un accident domestique.Triste fin, qui laisse en proie aux malheurs la seule Emily, délaissée, sans travail, mais en vie. C’est peu, mais c’est beaucoup.

Le portrait d’une certaine Amérique

Terrible portrait d’une Amérique de la petite bourgeoisie à New York après guerre. Nous sommes loin des “Golden years”. Sans concession, en fuyant les faux semblants. Tel est le récit de YATES, auteur d’un précédent roman “La fenêtre panoramique”, paru en 1962, adapté au cinema par Sam MENDES en 2008 sous le titre “Les noces rebelles”. Une version masculine des Etats-Unis romancés par ailleurs par Carson MCCULLERS ou Carol Joyce OATES avec tant de talent.—–Richard YATES, Easter Parade, ed. Robert Laffont, coll. Pavillons, Paris, 2010, 258 p.édition originale publiée en 1976, traduite par Aline AZOULAY-PACUON