Jean, 58 ans, vit seul. Il perd son emploi à la suite d’un licenciement abusif, après avoir subi le harcèlement au travail. Il souffre de la pression exercée par des connaissances ou Pôle Emploi, pour se former, postuler, retravailler. Il dresse alors le bilan de sa vie. Comment transformer le malheur en chance?
L’angoisse de l’inutilité
Jean brise la solitude qui lui pèse, traverse ces “ces journées dont nous ne gardons rien en mémoire” (p.31) ” et surmonte “l’angoisse de n’avoir servi à rien” (p. 64). Tout doucement, sans éclat, lentement, sans faire de bruit, il efface “les choses grises” (p.275) de sa vie.
Ancien photographe indépendant, il se remet à la photo. Il retrouve ses amies de jeunesse, Nathalie, Élise; il se lie d’amitié avec Hicham, qui lui trouve des petits boulots pour dépanner. Il noue une relation avec Hélène, l’avocate charger de défendre ses intérêts aux prudhommes. Le récit s’achève par une exposition des ses travaux photographiques. Il montre dans un bistrot tenu par des amis une trentaine de photos, d’hier et d’aujourd’hui, en 40 ans de pratique, pour solde de tout compte. C’est le départ dans une nouvelle vie, sans coup férir, sans crier gare. Et peut-être que Hélène l’accompagnera dans sa nouvelle voie.
Un éloge de la lenteur
C’est un éloge de la lenteur, un plaidoyer pour un comportement réservé dans l’existence. Ce roman nous invite à voir “ces petites choses” (p.289) qui viennent de loin, que le narrateur capte comme un photographe “prend” une photo. C’est littéralement la prise de vue d’un homme qui parle peu, mais qui sait voir, regarder.