Auteur: Michel

Albert CAMUS, L'étranger

L’étranger

Roman lu et relu, trop connu, et pourtant magnifique. Dans ce court récit, tout l’art romanesque des XX et XXIèmes siècles se condense. Une histoire âpre, des phrases courtes, un style direct; un personnage, vivant, tragique, et une vision du monde. Camus conduit son personnage de l’éblouissement à l’ombre, et fait resplendir dans la nuit une lumière.

Joyce Carol OATES, Petit oiseau du ciel

Petit oiseau du ciel

Une petite ville dans l’état de New-York est en émoi. Zoé Kruller, une jeune mère, belle femme, chanteuse à succès, meurt sauvagement assassinée. Les soupçons se portent vite sur son mari d’origine indienne. La police soupçonne aussi Eddy Diehl, son amant. Personne ne parvient à élucider ce meurtre crapuleux. Restent la suspicion, les terribles rancœurs, qui font des ravages dans la communauté de Sparta et dans la vie de deux jeunes enfants. Aaron, orphelin de sa mère, Krista Diehl, qui perd son père, injustement accusé.

Christine Angot, Une semaine de vacances

Une semaine de vacances

Christine ANGOT fait le terrible récit d’un abus sexuel répété durant une semaine. Un homme, professeur distingué, a la garde d’une adolescente pour une période de congé, en l’absence de la mère. Il abuse d’elle sans violence, par une contrainte avant tout morale. L’écriture de la romancière est à l’image de ces faits : froide, presque neutre, violente, terrible: insupportable presque.

Mick Jackson, Le journal d'une veuve

Le journal d’une veuve

Une femme devenue veuve à 63 ans part fuit Londres pour s’établir à Norwich, sur la côte anglaise. Elle loue une maison, sa maison de veuve. Elle vit coupée du monde : elle débranche la télévision, ne répond plus au téléphone. Elle est “en cavale”, à la recherche d’une vérité ancienne, de vielles amours adultères.

Dorothy Shoes, Django duvoyage

Django du voyage

Très beau livre de la photographe qui consacre un album accompagné de textes à Django. Django est un homme du voyage, un gitan que l’auteur a apprivoisé dans une démarche tendre et respectueuse. L’homme pose pour la photographe, et cette pause dans le temps est l’occasion d’un double portrait : celui d’un homme libre et analphabète, auquel la photographe prête mots et images. C’est à une vraie rencontre que nous assistons, entre le modèle et l’artiste.

Philip Roth, Némésis

Nemésis

Pendant l’été 1944, une épidémie de polio sévit dans la ville de Newarck aux États-Unis. C’est “La peste” revisitée, le roman d’Albert CAMUS transposé aux États-Unis, posant un terrible cas de conscience. Dieu serait responsable du mal? Bucky, jeune athlète dont la conscience ne le laisse plus tranquille, vivra dans sa chair le drame qui se déroule sous ses yeux, impuissant. La maladie s’inscrira dans le corps de l’ancien athlète supplicié.

Edouard LOUIS, En finir avec Eddy Bellegueule

En finir avec Eddy Bellegueule

Un homme en colère. Un garçon jadis rejeté, stigmatisé, renie aujourd’hui son passé. Le fils prodigue, autrefois rejeté, retourne dans son milieu d’origine le temps d’une narration; l’enfant indigne insulté revient par écrit sur sa famille alcoolique et violente, pour mieux en réchapper. Revenir pour mieux repartir.
Le récit presque sociologique, illustration des théories du bouc émissaire, se double d’un roman excellent qui pourrait s’intituler “L’étranger”, loin du soleil d’Alger, plongé dans la grisaille de la Picardie.

Emmanuel Guibert, La guerre d'Alan

La guerre d’Alan

Emmanuel GUIBERT trace en images et en mots la vie d’un jeune Américaine enrôlé dans l’armée US. Il débarque en France en 1945 pour libérer l’Europe. Son parcours le mène en Allemagne dans les premières années d’après-guerre.
De nombreux portraits d’êtres humains fort attachants jalonnent le récit. Le dessin est épuré, elliptique, fulgurant de réalisme “idéalisé”, et s’accorde à merveille avec la simplicité du héros Alan, juste quelqu’un de bien.

Annie-Ernaux-Autre-fille

L’autre fille

Annie ERNAUX consacre ce court récit à sa soeur morte, qu’elle n’a jamais connue. Sa famille a toujours caché le décès qui a précédé la naissance de l’auteur. Secret de famille, terrible et difficile à tenir : en 1950, l’auteur apprend les faits par mégarde. Elle donne à voir la disparue et sa présence en creux au cours d’une existence.

Michel Lesbre, Écoute la pluie

Écoute la pluie

Une femme assiste sur le quai du métro au suicide d’un vieil homme. Avant de se jeter sous les roues de la rame, l’homme adresse à la femme un sourire. Ce drame bouleverse la femme. Elle déambule alors dans Paris, des jours et des nuits.
Son état l’empêche de rejoindre son amant à l’hôtel des Embruns, sur la côte nantaise. Mais pourra en cours de récit apprendre à écouter la pluie, et voir le sourire.

Gerbrand Bakker, Le detour

Le détour

Une femme d’origine hollandaise habite depuis peu une maison isolée dans la campagne en Irlande. Elle a délaissé un mari, inquiet, et un métier : professeure spécialiste de la poétesse américaine, Emilie Dickinson. Elle semble malade, en fuite, aux abois.
Commence pour la jeune femme le temps de la contemplation, perturbé pourtant par des personnes importunes, troublé aussi par un jeune homme avec lequel naît une relation. Une nouvelle vie peut-être?

Boris Pahor, Printemps difficile

Printemps difficile

Au printemps 1945, Radko Suban est un homme brisé, malade. D’origine juive, ce jeune Slovène a survécu à l’horreur des camps d’extermination nazis. Il arrive à Paris dans un sanatorium, pour recouvrer peu à peu la santé. Il tente d’oublier. Arrive une nouvelle infirmière à son chevet, Arlette. Elle est jeune, insouciante, c’est le printemps, mais un printemps difficile.