Joël, à 47 ans, est en retraite anticipée depuis la mort de sa femme Ivria. Il a quitté ses fonctions d’agent des Services secrets israéliens. Il emménage dans un quartier résidentiel de Ramat-Lotan en compagnie de sa fille Netta âgée de 16 ans, de sa mère et de sa belle-mère. Nous suivons pendant près d’une année ce petit monde, un curieux ménage, association de fait pour une bienfaisance au profit de chacun.

Netta, lien et sujet de discorde

Ivria avait trouvé la mort à Jérusalem, électrocuté lors d’un accident domestique. Joël et son épouse formaient un couple de deux adultes ayant trouvé un terrain d’entente minimale, elle se retirant dans son bureau pour rédiger un mémoire sur la littérature des sœurs Brontë, lui partant en mission à l’étranger. Leur fille Netta est le lien familial, mais aussi le sujet de discorde : les crises d’épilepsie dont souffre la jeune fille sont autant l’occasion de crises entre les deux parents, qui se disputent sur les origines et l’ampleur de ce mal.

Passé, présent et avenir

Aujourd’hui, Joël retraité est le maître des lieux, l’instigateur d’un monde créé sous son égide. Sa fille solitaire et ses grands-mères l’entourent dans une quiétude présente, alors qu’il se détache du passé : son épouse défunte et les désaccords qui les opposaient, son travail et ses collègues qui insistent pour qu’il reprenne du service. Il vit en bonne entente avec le voisinage : Arié, le promoteur immobilier devenu un ami, Ralph et Ann-Mary, les Américains frère et sœur qui l’accueillent volontiers.Tout est réuni par cet homme pour trouver la sérénité  suffisante et la motivation voulue, et assurer à chacun un avenir:

• les deux grands-mères habiteront Jérusalem et s’occuperont comme bénévoles dans une institution;
• Netta sera enrôlée pour son service militaire;
• les deux voisins américains regagneront l’Amérique.

“Joël abandonnera toute velléité de résistance. Désormais les yeux las mais grands ouverts, il se bornerait, faute de mieux, à scruter sans mot dire le coeur des ténèbres (…). Car peut-être révèle-t-il ce en face de quoi nous ne sommes qu’émotion et humilité.” (p. 279)

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