Vincent Balmer, écrivain, journaliste, parle beaucoup des femmes : Irène, Aurora, Manuela, Canard.Irène est la femme qui a délaissé Vincent, tout en ayant son ami Antonio pour amant. Elle arrive à Lisbonne et rejoint les deux amis, ce qui n’est pas sans créer quelque embarras. D’autres figures féminines apparaissent:
- Aurora, la fantasque, échappée d’un roman de Nerval;
- Canard, heureuse désormais, l’amour de jeunesse d’Antonio;
- Manuela, délicieuse, taquine, que Vincent approche pour simuler une relation et rendre jalouse Irène qui le poursuit.
Et puis il y a Lisbonne, véritable personnage de ce roman, avec sa ligne de tramway Electrico W qui la traverse.Le point de départ est simple : deux hommes aiment la même femme, sortes de Jules et Jim, avec pour cadre la capitale portugaise et pour prétexte un procès pénal. Cela nous vaut de belles pages, marivaudage en terre lisboète. C’est léger et amusant, alors que la mélancolie n’est jamais loin, au détour d’une page :
- les amours de jeunesse contrariées;
- le suicide d’un père taciturne;
- les propos de philosophie douce amère d’un conteur que le narrateur traduit avec application au fil des pages.
Un roman fort agréable, tel un air de fado. On croirait entendre Madredeus…—–