Adam Walker est en 1967 étudiant en lettres à l’université de Columbia. Il fait la rencontre de Born et de Margot, un couple d’origine française. Born est un être fascinant, énigmatique, puissant. Meurtrier même, devant les yeux de Walker, qui ne s’en remettra jamais.Bien des années plus tard, un ancien camarade de Walker, Jim, nous donne à lire deux extraits du livre consacré par notre héros à ces moments de l’année 1967. Par ce récit dans le récit, tout s’éclaire: la manipulation machiavélique de Born, l’innocence bafouée de Walker. 30 ans après, l’honneur de Walker est sauf.
Construction savante
Comme toujours avec Paul AUSTER, une construction romanesque savante nous délivre une histoire prenante. Une première partie nous livre les grandes lignes du récit. Born, un personnage brillant, promet à Walker la direction d’un magazine littéraire. On est dans les “Faux monnayeurs” d’André GIDE… Et, en effet, c’est nien avec de la fausse monnaie que paie Born. Il s’enfuit à Paris après avoir commis un assassinat devant les yeux ahuris de Walker.Dans une deuxième partie, le jeune Américain poursuit ses études à Paris, rencontre l’ancienne maîtresse de Born, retrouve son mentor meurtrier et se met en tête de tout révéler aux proches. Personne ne le croit. Le jeune homme se voit expulser de France et rumine longtemps cette histoire qui le marquera.
Kaléidoscope
Reste le récit que le héros fait de son histoire qui nous est donné à lire par l’intermédiaire de l’auteur. Paul AUSTER s’amuse à enchâsser les récits dans un roman, en multipliant les points de vue, dans un formidable kaléidoscope. Jim, l’ancien camarade, chargé de présenter les écrits de Walker à son décès, rencontre un dernier témoin des aventures de notre héros à Paris. Nous adoptons un autre angle de vue avec un journal intime pour donner un dernier sens à l’histoire.Paul AUSTER opère de main de maître. Le récit est complexe, mais prenant; la construction est savante, mais intéressante. L’écrit règne en maître cher l’auteur. Cela nous vaut de très belles pages, comme celles qui décrivent les amours incestueuses du héros avec sa soeur durant l’été ’67…Les nombreux resssorts que recéle le roman nous donnent une vérité temporaire, hésitante, entre réalité et littérature. Plutôt bon à prendre.
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